Parlons sérieusement: bilan intérieur d'une étudiante en formation...


Un article que je souhaitais faire depuis longtemps, mais que je ne trouvais pas le temps. Aujourd'hui, j'ai ce temps et je souhaite m'expliquer sur cette "phase" que j'ai traversée, oui cette phase est finie Dieu merci, mais je pense qu'il est utile que je le verbalise. Comment j'ai eu l'EJE blues alors que tout se passe bien dans ma formation et que j'ai limite fait un beau bilan de fin d'année? Hélas, le point négatif d'un blog, c'est qu'on ne peut pas totalement se vider, il faut faire attention aux différents mots employés, car le Web ainsi que
Google ne pardonne rien ! 

Comment le syndrome "EJE Blues" (c'est comme ça que je l'ai appelé) m'est apparu? Tout d'abord c'est comme une légère monté de température qu'on pense que ça va passer avec un coup de paracétamol (Doliprane et compagnie qui sont les meilleurs amis des professionnelles de la petite enfance). Au final en croyant que cela va passer, je trouve que cela empire si l'on ne prend pas de mesure rapidement. Je vais tenter de m'expliquer. Lors de mon deuxième stage DF2, la difficulté que j'ai eu avec l'équipe était sur mon positionnement, le fait de ne pas avoir d'EJE dans la section et d'être sous le regard d'une auxiliaire qui devient du coup ma référente de la section m'ont permis avec du recul de me rendre compte d'une complexité dans laquelle je me trouvais. En tentant d'agir comme une futur EJE et par conséquent de mettre en place des activités à partir de mes observations et non pas en faisant une activité pour faire une activité, en discutant avec l'EJE de l'aménagement de l'espace et des coins symboliques (dînettes, coin voiture....) et en pensant bien faire à une semaine de la fin un clash subvient. L'équipe me reproche d'être moins motivée qu'au début sur quels points me direz-vous sur des points très simple. Je ne participais pas assez pour eux aux repas des enfants (alors que toutes les professionnelles étaient présentes, je décidais pour me rendre "utile" justement d'arranger de nouveau les espaces (car on avait demandé de ranger la salle aux enfants, donc un passage de l'adulte juste après est-ce inutile?), de mettre de l'ordre dans chaque espace symbolique afin que l'enfant puisse y retrouver ses repères ! Mais ça ce n'était pas assez "justifier" pour la professionnelle. Pour elle, je ne faisais "qu'habiller " les poupées. En suite, on me reprochait le fait que je refusais des soins, je ne pense pas que forcer un enfant qui ne souhaite pas être changé par une autre personne vas m'aider et l'aider! Une position délicate, pour l'enfant comme pour l'adulte, mais bon on ne voyait pas dans le même sens. Je ne parle même pas de la notion de pudeur et le fait que je sois de passage dans un lieu. Du coup, pensant bien faire et demandant pourtant à l'équipe à chaque fois leurs attentes ou s'il avait des remarques sur mon positionnement, j'ai eu plus l'impression à la fin d'avoir été prise pour une imbécile du début jusqu’à la fin. Le fait aussi qu'on me balance ça pratiquement à quelques jours de la fin de mon stage ne m'a pas aidée et du coup, je suis partie avec énormément de questions et un dégoût des structures d’accueil, j'avoue là dans cet article, je ne risque pas de mâcher mes mots, je m'en excuse déjà. 

Je passe des grandes vacances avec une légère appréhension face à la deuxième année et aux stages, peur de nouveau de passé un stage désagréable, peur de ne pas être comprise ou de ne pas trouver ma place, à force d'avoir eu peur hé bin ceci s'est réalisé au cour du DC4 avec la directrice m’empêchant de tout voir comme ci j'allais écrire des trucs de "ouf" sur mon dossier de 15 pages, et me faisant comprendre que je n'avais pas du tout ma place dans ce lieu. Le bilan a été froid, dans ma tête à chaque remarque, je me disais : "Laura reste calme, ne répond pas, elle te cherche ne rentre pas dans son jeu" puis elle a dit la phrase de trop ! : "de toute façon si c'était moi que vous aviez rencontré pour votre demande de stage, je ne vous aurai jamais accepté" et la, elle a dit la phrase de trop mon cerveau n'a fait qu'un tour et je lui ai répondu: "de toute façon si l'école ou un étudiant me demande mon avis sur ce stage, je ne lui conseillerais pas d'y mettre ses pieds."

J'avoue j'ai été sec, dure ou brutal, mais pendant 6 semaines je me suis senti démunie par l'autorité débordante de Margaret Thatcher ainsi que ces phrases et ses piques diverses et variées, le pire c'est qu'elle n’était pas ma tutrice, elle pas venue me voir pendant l'entretien avec mon référent elle s'est jamais intéressée à ma personne, mais comme dès la première semaine j'ai refusé d'aller auprès d'enfants (ce qui est normal, pour un stage DC4!) et que j'expliquais chaque jour l'importance du stage et de mon dossier, elle a décidé de me faire la misère jusqu'au bout. Vous vous demanderez pourquoi je ne suis pas partie dès le début ? Tout d'abord, je pensais que ça irait mieux vu que mon référent tentait de me détendre et de faire comme il peut pour me trouver une place, puis en observant leur rapport, j'ai vite compris qu'il m'a pris sans demander son avis et du coup elle a décide de démontrer qu'elle n’était pas d'accord avec son choix. Le fait après de discuter avec l'EJE de terrain m'a fait comprendre l'attitude de la directrice et j'ai vite remarqué qu'elle était comme ça avec tout le monde et encore pire avec l'EJE par moment, une manière de parler qui fait froid dans le dos par moment. Du coup, pour revenir à l'EJE blues c'est là où il s'est déclenché d'une manière importante, je me demandais par moment si c’était moi qui cherchait, si je n'abusais pas, au final je commence alors à analyser tous les événements négatifs en me disant pourquoi les autres ont des stages qui se passent bien et moi je suis la "poisseuse" de service! ET la je dis STOOP > C'est une grosse dévalorisation de soi, un nuage noir , un esprit négatif qui stagne autour de vous à cause de mauvaises personnes qui vous font comprendre que vous êtes incapable alors que vous êtes totalement capable!

Je remercie alors l'EJE qui avec ses infos, ses expériences, son vécu qu'elle m'a fait partager afin que je m'enrichisse au maximum. Tous ces jours où je lui expliquais pourquoi je ne veux pas travailler en EAJE, alors qu'il faut que je me mette en tête que selon la conjoncture rencontrée il faudra peut-être que j'y pense. Alors que je voyais que du négatif, elle a su me montrer le positif et j'ai aussi compris du coup mon problème ! D'arrêter de voir que du négatif dans les expériences vécues sur le terrain : positive attitude ! Dans le premier stage, j'ai pu voir l'importance de l'observation alors que je souhaitais participer plus avec l'équipe. Dans le deuxième, j'ai pu me positionner et me justifier bref m'affirmer calmement avec des éléments concrets : mes observations même si du coup ça été mal perçue dans l'équipe >_<". Dans ce troisième stage je n'y voyais rien, je me suis même dit : "avant je pensais faire ça toute ma vie mais maintenant je me pose des questions, si c'est pour toujours avoir des bâtons dans les roues soit par la direction ou l'équipe, c'est quand qu'on pourra faire notre véritable boulot en plaisant à tout le monde et en trouvant ce "juste-milieu ?!" Et puis j'ai eu le point de vue de mon tuteur par écrit et qui était que du positif et de la valorisation! (qui a été totalement effacé par la directrice en me faisant bien comprendre qu'elle avait aussi son point de vue dans l'affaire et que par conséquent, il fallait qu'il apparaisse. Résultat des courses : 7 lignes le bilan, MDR). Ainsi que celle de l'EJE qui m'a évoqué que malgré tout ce qui s'est passée, j'ai réussi à m'adapter, à prendre des initiatives ce qui à totalement perturbé la directrice. Ne voulant pas me passer la liste des partenaires et n'ayant jamais le temps de me recevoir. J'ai réussi à obtenir ce que je voulais lorsqu'elle a vu que j'ai réussi à avoir un rendez-vous seule avec la coordinatrice de la ville. (Bouhh je ne vous raconte même pas sa réaction! On dirait je voyais le président de la république ! o_O). 

Alors oui depuis mon deuxième stage DF2, j'en ai vu des vertes et des pas mures sur le terrain. Je me suis posé énormément de question entre toute cette formation théorique et ce décalage arriver sur : "la planète pratique". Par conséquent, j'ai compris aussi que je prenais trop à cœur les choses et que parfois, on ne peut pas changer la donne partout, parfois justement la distance est nécessaire afin de ne pas se toucher et tomber. Nous ne sommes pas des bonnes fées les EJE ou des magiciens (pour les EJE hommes ;) ), nous ne pouvons pas tout changer d'une baguette magique, parfois il faut s'y attendre à des obstacles, à des difficultés et que sans la volonté de tous, nous ne pouvons atteindre cette objectif commun fixé. 

Cet article n'a pas été fait pour dégoûter ou pour "cracher" sur les lieux qui m'ont accueillis, ou encore moins pour faire fuir les futures personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure EJE. Cet article a été fait pour verbalisé un moment de ma vie d’étudiante EJE, j'avais besoin de laisser une trace et de partager mon intérieur et ma pensée. Je souhaite aussi démontrer que "parfois" et cela dépend bien sur des personnes tout n'est pas rose dans l’aventure formation. Mais je suis fière de partager cela, car j'ai réussi à surmonter cette phase et que je sais que tout ce vécu m'aidera plus tard dans ma prise de poste lorsque je rencontrais des situations similaires. Je sais du coup ce qui me reste à travailler personnellement avant la fin de la formation. 

Maintenant que j'ai les différentes clés en main à moi de trouver la bonne pour accéder à mon bonheur professionnelle ;) 

Commentaires

  1. Et bien ! Tu es passé par de nombreuses épreuves. Malheureusement ce sont les aléas de la formation. On passe tous pas des moments de doutes et diverses difficultés. Moi même j'ai eu mes épreuves (redoublement ...) et aujourd'hui, jeune diplômé, je pense sincèrement que ces épreuves m'ont construit et m'ont fait grandir. J'espère qu'avec le recul toi aussi tu en sortira grandi.
    Malheureusement les problèmes que tu évoque sont bien trop courants dans le milieu de la petite enfance. Les doutes que tu as eu lors de ton stage DF2 je les ai aussi un peu aujourd'hui en tant que professionnel en multi-accueil mais je m'accroche car je sais qu'un jour je trouverai LA structure qui me conviendra, que je dirigerai pour éviter tous ces abus de pouvoir notamment ...
    En ce qui concerne le stage DF4, je pense qu'il est encore trop méconnu des professionnels (normal, ça ne fait que quelques années qu'il existe ...). Du coup, ils ne comprennent pas l'objectif. Idem pour le DF3.
    J'ai envie de te rassurer en te disant tout de même qu'une fois diplômé, les choses deviennent beaucoup plus simple. En tout cas, c'est l'impression que j'ai. En tant que professionnel, j'ai plus de marge de manœuvre, mon avis compte davantage et est légitimé par mon contrat de travail, ma place dans l'équipe est légitime aussi du coup, j'ai beaucoup moins de mal à me positionner. Le positionnement en stage pendant la formation est plus compliqué qu'une fois diplômé car tu arrive sur une courte période, comme un cheveux sur la soupe et en général tu as un regard critique sur la structure et ce n'est pas toujours apprécié.
    Courage en tout cas ! Pense aux enfants. En tout cas moi c'est ce que je fais. Dans mes moments de doutes, je repense aux enfants que j'accueille et qui, chaque jour, me transmettent leur innocence et leur joie de vivre. De quoi bien rechercher les batteries ^^

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    1. Merci pour le commentaire, effectivement dans toutes ces situations rencontrées notamment dans le DF4 c'est l'équipe et les enfants qui m'ont permis de tenir. Je pense que cela m'a permis de grandir c'est sur et certain, mais du coup je regrette ce décalage énorme que je rencontre sur le terrain et qui me déçois, après j'en suis sure qu'il y a de bonnes structures, je ne veux pas mettre tout le monde dans le même sac. Puis ce problème de positionnement me pèse beaucoup, du coup c'est avec un peu de peur que j'envisage la prise de poste. J'espère vraiment comme tu dis que j'aurais plus de facilité une fois diplômé. Du coup, lors de la prise de poste, je travaillerais énormément sur l’accueil des stagiaires vu tout ce que j'ai vécue, je ne souhaite pas que des personnes revivent la même chose :).

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  2. Coucou !

    Pas évident l'EJE blues ! Je lis exactement le même sentiment que j'ai eu en troisième année et ce que cela a eu comme impact sur mon DE, malheureusement ! Si déjà tu as pu en parler à tes formateurs, c'est un plus ! J'ai jamais pu mettre en mot ce que je ressentais. Je n'y suis parvenue qu'après mon échec au DC1, mais il était trop tard à ce moment là.

    Mais je rejoins expérience-eje, le fait d'affronter les difficultés nous pousse à progresser, à nous remettre en question. Cette remise en question qui est juste affreuse parce qu'on passe par des sentiments différents. Affreuse aussi parce que quand on a le concours, on sait que la formation ne sera pas tous les jours faciles, mais on ne s'attends pas à être déçue à certains moments.

    J'ai eu du mal avec le positionnement de stagiaire, mon accueil y était pour beaucoup, sur le stage où je me suis sentie bien, c'est là où j'ai été accueillie réellement, là où j'ai discuté de mes projets avec l'EJE, là où elle a compris les intérêts de mon stage et surtout les objectifs. Quand les structures ne comprennent pas, ne prennent pas la peine de comprendre, c'est très très dur je trouve. Que cela soit la directrice ou l'équipe et il faut se battre parfois !

    Je trouve dommage, car en fait l'accueil des stagiaires revient parfois à combler un manque de personnel et non à un principe de transmission du métier et des pratiques. Ce que j'attendais lors de ma formation et que je n'ai rencontré qu'une fois. Je suis comme toi, une fois en poste, je pense vraiment travailler avec l'équipe sur l'intérêt de la place du stagiaire. Le sens de l'accueil du stagiaire et ce que cela apporte à l'équipe.

    Enfin en tout cas, je sais que je m'éclate plus en étant en poste et même si cela n'est que le mercredi. J'ai retrouvé avec plaisir des questionnements que j'avais oublié lors de mon dernier stage.

    Courage, tu trouveras LE stage qui te prouveras que non, tous les lieux de stage ne sont pas horribles !

    Bonne journée !

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  3. Coucou Aurore :)

    Merci pour ton commentaire, je ne savais pas aussi que tu l'avais vécu à ta manière en troisième année ce "syndrome" lol. En tout cas je suis contente de vos deux avis positifs de l'après formation, espérons que ça soit de même pour moi.

    Il y a pas de doute cette période, m'a permis d'avancer et de relativiser aussi. Je partage ton ressentit sur notre position de stagiaire qui est de soulager l'équipe et par conséquent de parfois se battre selon les lieux pour rappeler qu'on est stagiaire avant tout et que nous sommes dans un processus d'apprentissage! Du coup, oui j'ai parler de mon ressenti face à tout cela à ma formatrice et du coup j'ai pu comprendre aussi un autre axe que j'avais pas pensé et que je dois y travailler.

    J'ai vu que la journée du mercredi t'apporte beaucoup et j'en suis sure que cela ne peut être un plus! Je suis contente pour toi que tout se passe pour le mieux.

    J'espère aussi trouver le stage qui me prouveras que tout n'est pas aussi noir sur le terrain lol, (Il m'en reste que deux du coup pour me prouver cela).

    A bientôt

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  4. Ouah comme je reconnais mon stage DF2 - 1 dans la description du ton stage DF2 - 2 !! J'ai eu le droit aux mêmes reproches, aux mêmes réactions... Ma chance est d'être sur un lieu d'apprentissage où on me fais confiance et où on ne pense pas du tout ça de moi ! J'ai mis un bon mois à me remettre de mes émotions. Mais maintenant, je sais quel est mon niveau d'exigence vis-à-vis des stages et mon prochain sera choisi avec soin, car je sais où se situent mes limites...
    Bref, en tout cas tu as du répondant et c'est top!
    Bon courage à toi et à bientôt !

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    1. Lol c'est marrant, tu as eu le droits aux mêmes reproches? mais d'un côté ça ne m’étonne pas. La vrai problématique "du positionnement d'une stagiaire EJE dans une structure". En tout cas, je suis contente d'avoir de tes nouvelles et je ne pensais pas que tu avais eu une période similaire comme quoi! C'est claire que mes deux derniers stages je les prends avec soin, la peur de revivre un nouvel épisode. Pour le répondant, j'ai compris que dans certains lieux helas c’était nécessaire et face à certaine personnalité il y a que ça qui marche. Par contre psychologiquement c'est épuisant.

      J'ai fait mon stage DF4 dans une structure relatif à la protection de l'enfance et après avoir vu les partenaires j'ai mieux compris ce que tu vivais et je comprends que tu veuilles pas quitter ce champ. Bon courage pour la suite.

      A bientôt :)

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